Non! le concours n’est pas clos! loin de nous l’idée de contester les talents de conteur de Philippe, mais des anecdotes il y en a encore. D’ailleurs ce concours a été ouvert sous le signe de Mimi et de ses performances culinaires; c’est encore elle qui le relance ce soir! elle devrait mériter un prix exceptionnel du jury pour la richesse de son inspiration. Une tranche de vie, du vécu de Trans en Provence, de l’inédit gastronomique. Rares sont ceux qui l’ont goûté, rares sont ceux qui y ont survécu! Une anchoïade maison dont je vous narre l’historique en quelques mots.
Nous fûmes envoyés en mission par Mimi au marché du Muy: elle devait acheter du fromage et nous a demandé d’aller quérir une quarantaine d’anchois. Le boutiquier se gaussa de notre requête: “Vê! vous croyez pas que je vais vous les compter!” (il était peut-être Corse et n’avait pas fait Math-sup). En fait, nous l’apprîmes à Mimi illico “ça se vend au poids”. Pire, quand nous avons dit naïvement à ce brave homme que c’était pour faire une anchoïade, il était hilare: “Bê! on en vend de la toute faite et de la bonne”. Vexés, mais sûrs de l’excellence culinaire universellement reconnue de Mimi, nous fîmes fi de sa “tambouille”. Bien nous en prit car notre anchoïade reste , comme toutes les recettes de notre sœur, inégalée. Quel dommage que sa modestie naturelle lui interdise d’apparaître dans le Guinness book ! elle méritait encore la première page. Dès notre retour à la maison toutes les énergies furent mobilisées en vue de la “Réalisation” de l’appareil. Les uns broyèrent les anchois, une autre équipe (la précédente était épuisée) avait pour mission de mélanger l’huile d’olives et les anchois broyés. Malheureusement, sans doute la météo ou les astres nous étaient défavorables, le mélange ne prit jamais. Malgré les efforts titanesques déployés, dans le bol, il y avait d’un côté les anchois et de l’autre l’huile. Quand l’heure fatidique de la dégustation arriva, les téméraires volontaires, ne purent jamais rassembler les ingrédients de la recette. Certains avaient des morceaux de carottes dégoulinant d’huile; d’autres récupéraient la moitié des anchois sur un moignon de carotte… En désespoir de cause, nous avons mis la mixture à reposer au frigo: ne dit-on pas que la nuit porte conseil? Le lendemain matin, dès l’aurore, impatient, David, un fin connaisseur, s’empressa de servir copieusement Mimi en anchoïade. Malheureusement, David fit tant de commentaires ironiques que Mimi riait aux larmes et ne put jamais nous donner son avis sur son triophe gastronomique. Quel dommage pour accompagner l’anchoïade nous avions prévu ces quelques amuse-bouche.
Je m’insurge contre cet acharnement gastronomique sur Mimi… personnellement j’ai gardé un souvenir tout à fait somptueux de son cake aux olives ! 🙂